Stratégie Énergétique Solaire au Maroc : Analyse des Défis et Perspectives
Stratégie Énergétique Solaire au Maroc : Analyse des Défis et Perspectives
Sommaire
- Stratégie Énergétique Solaire au Maroc : Analyse des Défis et Perspectives
- Introduction
- La Centrale Noor Ouarzazate III : Symbole et Défis
- Une Centrale Pionnière
- Problèmes Techniques et Impacts Financiers
- Critiques et Réévaluations de la Stratégie
- Les Limites de la Technologie CSP
- La Baisse des Coûts du Photovoltaïque
- Objectifs et Défis Futurs
- Retards et Objectifs Révisés
- Stratégie de Développement Durable
- Diversification et Souveraineté Énergétique
- Conclusion
Introduction
Depuis 2009, le Maroc s’est engagé dans une ambitieuse stratégie de développement des énergies renouvelables. Cependant, des défis récents, notamment concernant l’énergie solaire, suscitent des interrogations sur l’efficacité de cette stratégie. Cet article explore ces défis, en mettant l’accent sur la panne de la centrale solaire Noor Ouarzazate III, ainsi que les implications pour l’avenir énergétique du Maroc.
La Centrale Noor Ouarzazate III : Symbole et Défis
Une Centrale Pionnière
La centrale Noor Ouarzazate III, inaugurée en 2018, représente une prouesse technologique au cœur du désert marocain. Avec une structure de 243 mètres de haut, cette centrale utilise la technologie CSP (Concentrated Solar Power) pour concentrer les rayons du soleil et produire de l’électricité même la nuit. Cependant, une récente panne a mis en lumière les vulnérabilités de cette technologie.
Problèmes Techniques et Impacts Financiers
Fin mars 2024, une fuite de « sels fondus » a été détectée, entraînant l’arrêt de la production pour plusieurs mois et des coûts de réparation estimés à 47 millions de dollars. Bien que cette panne n’affecte que 0,9 % de la production nette locale d’énergie électrique, elle souligne les risques inhérents à l’adoption de technologies émergentes.
Critiques et Réévaluations de la Stratégie
Les Limites de la Technologie CSP
En 2020, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a critiqué le choix de la technologie CSP pour Noor Ouarzazate III, en soulignant son coût élevé par rapport aux alternatives photovoltaïques et éoliennes. Cette critique a conduit à une réévaluation de la stratégie énergétique marocaine, avec un virage vers le photovoltaïque pour les nouveaux projets.
La Baisse des Coûts du Photovoltaïque
Le coût des panneaux photovoltaïques a diminué de manière spectaculaire ces dernières années, rendant cette technologie plus compétitive et attrayante pour les investisseurs. Masen, l’agence marocaine de l’énergie solaire, a ainsi réorienté ses projets futurs vers le photovoltaïque, cherchant à minimiser les pertes financières et à optimiser l’efficacité énergétique.
Objectifs et Défis Futurs
Retards et Objectifs Révisés
Malgré les ambitions initiales d’atteindre 42 % d’énergies renouvelables dans la production électrique en 2020, ce taux est resté bloqué à 37 % depuis cette date. Le pays reste majoritairement dépendant du charbon, ce qui pose des défis pour la transition énergétique. Le nouvel objectif est désormais d’atteindre 52 % d’énergies renouvelables d’ici 2030.
Stratégie de Développement Durable
Le Maroc vise à créer un environnement attractif pour les investisseurs privés dans le secteur des énergies renouvelables. Cela implique la mise en place de cadres juridiques, fiscaux et administratifs favorables. Selon Amin Bennouna, professeur de physique et spécialiste en énergie, le secteur des énergies renouvelables au Maroc atteint enfin une maturité, ce qui permet d’espérer une accélération des projets et la réalisation des objectifs fixés.
Diversification et Souveraineté Énergétique
En plus des énergies renouvelables, le Maroc envisage d’intégrer le gaz naturel dans son mix énergétique. Cette source d’énergie, moins polluante que le charbon, offre une flexibilité d’utilisation et contribue à renforcer la souveraineté énergétique du pays. À terme, le Maroc aspire à devenir un fournisseur d’énergie propre pour les pays européens voisins.
Conclusion
Le Maroc a fait des progrès significatifs dans le développement des énergies renouvelables, malgré des défis notables. La panne de la centrale Noor Ouarzazate III et les critiques sur la technologie CSP ont conduit à une réévaluation de la stratégie énergétique. Le passage au photovoltaïque et l’intégration du gaz naturel sont des étapes clés pour atteindre les objectifs de 2030. Avec une planification rigoureuse et des investissements stratégiques, le Maroc est en bonne voie pour devenir un leader régional en matière d’énergies propres.